Il y a un moment, dans une vie, où l’écrivain abat ses cartes, pris par une sorte d’urgence. Le déclencheur de ce récit bouleversant, c’est un appel téléphonique d’un frère perdu de vue depuis vingt ans, annonçant que leur mère est au plus mal, à l’hôpital de Lomé. Celle qui lui a dit, vingt ans plus tôt, en l’embrassant : "Va vivre. Va vivre ailleurs et ne reviens plus ici." La mère qui chante continuellement, "pour oublier les choses dures".
De ce portrait d’une femme illettrée, mais joyeuse, inspirée et aimante, et d’un monde d’absolu dénuement, surgit une grâce mystérieuse qui se confond avec la genèse d’une vocation d’écrivain.